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Éditorial de la présidente – De nouvelles mesures coercitives imposées au milieu agricole pour l’utilisation des pesticides

15 septembre 2017

Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) a déposé au cours de l’été un projet de règlement modifiant le Code de gestion des pesticides. Cela fait suite à la mise en place de la Stratégie québécoise sur les pesticides 2015-2018 de ce ministère. « Ces mesures visent les grands utilisateurs de pesticides et les pesticides qui présentent le plus de risques et ont pour objectif une meilleure protection de la santé, des pollinisateurs et de l’environnement ».

Les principaux changements pour les producteurs de pommes ?

À partir du 1er avril 2019, il sera interdit d’appliquer, à des fins agricoles, un pesticide de classe 1 à 3 contenant de l’atrazine, du chlorpyriphos, de la clothianidine (Clutch), de l’imidaclopride (Admire) ou du thiaméthoxame (Actara) à moins d’avoir obtenu au préalable, une justification agronomique. Le ministère a l’intention d’ajouter plusieurs pesticides à cette liste d’ici les prochaines années.

Nous, producteurs de pommes, avons fait de nombreux efforts depuis le début des années 2000 en adoptant de nombreuses pratiques en production fruitière intégrée (PFI). Pour arriver à diminuer l’usage des pesticides à risque et favoriser l’adoption de pratiques en gestion intégrée, il est nécessaire d’investir dans la recherche et l’innovation, dans la formation, les services-conseils et ainsi pouvoir offrir aux producteurs agricoles québécois des alternatives efficaces leur permettant d’offrir aux consommateurs des produits de qualité qui répondent aux exigences sociétales et environnementales.

Les producteurs agricoles du Québec ont besoin d’un appui du gouvernement pour améliorer l’adoption de pratiques en gestion intégrée des ennemis des cultures. Une approche collaborative ainsi qu’un appui financier permettraient d’obtenir de meilleurs résultats que de mettre en place une approche coercitive telle que préconisée par le gouvernement actuellement.

Nous avons fait valoir vos intérêts en déposant une lettre appuyant l’Union des producteurs agricoles qui s’oppose systématiquement aux modifications règlementaires prévues à l’article 74.1 concernant la justification agronomique des produits visés. Nous avons de plus appuyer la proposition de l’UPA qui suggère plutôt d’ajouter au plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF) un plan de gestion optimale des pesticides jugés plus à risque visés actuellement par une justification agronomique.

Nous espérons que le gouvernement accueillera favorablement nos demandes et adoptera une approche collaborative avec le secteur agricole. Pour notre part, il est essentiel de poursuivre nos efforts et favoriser l’adoption de pratiques qui respectent les principes de la gestion intégrée et de la production fruitière intégrée.

Bonne récolte à tous !

Stéphanie Levasseur, présidente

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